Suc pancréatique, est une liqueur qui se sépare dans les glandes du pancréas. Voyez PANCREAS et PANCREATIQUE.

Suc gastrique, est une humeur ainsi nommée à cause qu'elle se sépare dans l'estomac ou ventricule, elle sert à la digestion.

Suc nourricier, est la matière et l'étoffe de nos parties, il est différent, selon la qualité, la sécheresse des fibres et des humeurs. Dans les goutteux, il est goutteux ; dans les écrouelleux, il est écrouelleux ; dans les vérolés, il est vérolique ; dans les scorbutiques, il est scorbutique ; dans les galeux et dartreux, il est empreint d'un virus analogue à ces maladies : cela posé.

C'est la dépravation des sucs qui produit la cacochimie, la consomption et toutes les maladies lentes ; il n'y a pas de remède dans aucun des vices qui en proviennent sans changer auparavant la qualité vicieuse du suc nourricier. Et comme celle-ci est occasionnée par l'acrimonie de la lymphe, le vice des digestions, de l'hématose et des secrétions, il faut, avant toutes choses, penser à remédier à toutes ces causes, ainsi la cure thérapeutique de la dépravation du suc nourricier consiste à changer les fonctions naturelles, animales et vitales, s'il est possible.

SUC, en Pharmacie, est une préparation faite avec les végétaux.

Le suc est une liqueur qu'on tire des végétaux par incision ou par expression ; on en tire aussi des animaux, mais on leur donne d'autres noms.

Le suc qui se tire par incision est meilleur que celui qu'on retire par expression, parce que la presse fait couler beaucoup de parties terrestres avec la liqueur.

Pour avoir cette espèce de sucs, on fait les taillades à la plante ou à sa racine ; il sort peu-à-peu par ces ouvertures une humeur qu'on fait évaporer au soleil, ou à une chaleur très-lente : c'est de cette manière qu'on prépare l'aloès succotrin et le sang-dragon.

Les sucs se tirent par expression en pilant la plante, ses feuilles ou sa racine dans un mortier ; et l'exprimant fortement, il en sort une liqueur qu'on peut faire épaissir par la chaleur du soleil, ou par le feu : c'est ainsi que l'on prépare l'aloès caballin, le méconium, que nous appelons opium, l'acacia, l'hypociste, l'elaterium.

On tire davantage de suc de la plante, si, avant que de l'exprimer, on la laisse en digestion pendant quelques heures.

Plusieurs plantes sont naturellement si peu succulentes, qu'on doit les arroser de quelque liqueur appropriée lorsqu'on veut en tirer le suc : telles sont la petite centaurée, la verge d'or, l'armoise, l'euphraise et plusieurs racines.

Lorsqu'on veut garder les sucs en liqueur, on les dépure, soit en les faisant bouillir, soit en les coulant, soit en les laissant reposer un jour ou deux au soleil, et en les séparant ensuite de leur sédiment, on en remplira des bouteilles, on y ajoutera de l'huîle d'amandes douces à la hauteur de deux doigts, cela empêche l'action de l'air qui y occasionnerait la fermentation et la corruption.

SUCS ARSENICAUX, (Chimie) les sucs arsénicaux, ou substances arsénicales, forment trois classes, qui sont l'orpiment, le réalgar, et l'arsenic proprement dit. Voyez ces trois mots.

Ces sortes de substances ont beaucoup d'affinité avec le soufre, aussi bien qu'avec les métaux. Elles conviennent avec le soufre, en ce qu'elles se dissolvent dans les huiles, qu'elles brulent, s'enflamment, et que pendant ce temps, elles répandent une odeur de soufre plus forte, et souvent nuisible ; de plus, elles s'élèvent entièrement par la chaleur du feu en une légère fumée, ou comme les Chimistes l'appellent en une fleur volatile, sans qu'il reste rien ou très-peu de matière métallique. Elles participent des métaux, et surtout du mercure, puisqu'elles en ont l'éclat, ou qu'elles le reçoivent facilement ; qu'elles laissent souvent après l'évaporation un peu de métal, et que leurs exhalaisons blanchissent le cuivre, comme le font celles du mercure. (D.J.)

SUCS BITUMINEUX, (Chimie) Les Chimistes appellent sucs bitumineux, des corps minéraux inflammables, qui se dissolvent, et se mêlent dans l'huîle ; on divise les sucs bitumineux, en bitumes proprement dits, qui sont liquides ou concrets, en soufre et en arsenic. Voyez BITUME, SOUFRE, ARSENIC et SUCS ARSENICAUX. (D.J.)