Quoique nous ayons dit que le cordon d'une pendule à répétition était attaché à la crémaillière, cependant il tient plus ordinairement à une poulie fixée sur l'arbre de la grande roue de sonnerie. Voyez REPETITION. (T)

CREMAILLIERE, en terme d'Orfèvre en grosserie, se dit proprement d'un morceau de fer dentelé dont le cric est garni, au bout duquel la main s'accroche et qui est tiré lui-même par la machine que nous avons décrite en parlant du cric ou banc à cric. Voyez BANC.

CREMAILLERES ou CREMAILLIERS, (Rubanerie et Manufacture en soie) Ce sont deux pièces de bois plates, taillées en forme de crémaillere renversée, que l'on attache sur les piliers de devant du métier. Leur usage est de recevoir deux ficelles qui sont attachées aux porterames de devant, et qui viennent terminer sur elles pour y être haussées ou baissées, suivant le besoin. Voici ce besoin. Lorsque le temps est sec, les rames s'allongent, et conséquemment les lissettes seraient plus basses que le peigne, ce qui ne se doit jamais : il faut donc que l'ouvrier tire à lui le porterame, en baissant les cordes sur les crémailleres, ce qui remet les rames dans leur état. Au contraire lorsque le temps est humide, les rames se raccourcissent, se haussent : il faut donc faire le contraire.

* CREMAILLERE, (Serrurerie) c'est dans une serrure un mécanisme d'usage, quand elle est à pignon. Ce mécanisme consiste en deux pièces de fer dentées qui traversent la serrure dans toute sa largeur, et prennent le pignon entre leurs deux parties dentées, de sorte que le pignon ne peut tourner sans faire monter l'une des pièces et descendre l'autre. Mais ces pièces portent à leurs extrémités coudées quelquefois à double coude, des verroux, qui entrent par ce moyen haut et bas dans des gâches qui leur sont préparées.

Le pignon est mu par le moyen d'une crémaillere pratiquée à la queue du pêle, et qui entre dans les dents du pignon ; de sorte que quand on tourne la clé pour ouvrir ou fermer la porte, les verroux sortent et entrent dans leurs gâches, en même temps que le pêle sort et entre dans la gâche, par le mouvement que le pêle communique au pignon en allant et venant.

La crémaillere est encore une pièce de serrurerie qui s'applique derrière les guichets des grandes portes. Cette pièce a à ses extrémités des pattes qui servent à l'attacher contre le guichet. La partie qui est entre les pattes est dentée, et sert à recevoir le crochet d'une barre de fer qui est scellée dans le mur opposé, avec son lacéré. Son usage est de tenir une porte fermée entièrement, ou ouverte plus ou moins, à discrétion. Pour fermer la porte entièrement, on met le crochet de la barre au premier cran de la crémaillere ; pour l'ouvrir plus ou moins, on met le crochet au second, au troisième cran, etc.

Il est évident que quand la porte est ainsi ouverte ou fermée, elle reste immobile, et ne peut ni s'ouvrir si elle est fermée, ni s'ouvrir davantage si elle est déjà ouverte.

La crémaillere a pour couverture une tringle ronde de fer rond, tout d'une pièce avec elle, et qui empêche le crochet de s'échapper des crants ; et à conduire le crochet, en soutenant la barre pendant le mouvement de la porte ou du guichet.

On appelle encore crémaillere, soit en bois, soit en fer, ces parties ou tringles dentées dans lesquelles se met un chevalet qui sert à tenir une surface, comme celle d'un pupitre, plus ou moins inclinée.

On donne le même nom à une bande de fer plat, sur la longueur de laquelle on a pratiqué des dents ou hoches profondes. Cette bande a un bout de chaine à une de ses extrémités, par lequel elle peut être suspendue ; elle est embrassée par une autre bande de fer plat qui se meut sur elle, dont l'extrémité supérieure peut s'arrêter dans chacune de ses dents, et dont l'inférieure est terminée par un crochet. On place cet assemblage dans les cheminées de cuisine ; on fait descendre ou monter le crochet à discrétion, par le moyen des dents ou crants ; on passe un pot à anse ou un chauderon dans le crochet, et ce vaisseau demeure ainsi exposé au-dessus de la flamme.