Les couleurs des perdrix grises varient ; on en trouve qui sont presqu'entièrement blanches, et qui ont de petites lignes brunes transversales en forme de zig-zag. Cet oiseau multiplie beaucoup ; la femelle pond seize ou dix-huit œufs ; les petits qui en sortent vivent tous en société avec le père et la mère pendant tout l'hiver, jusqu'à ce que chaque mâle cherche à s'appareiller avec une femelle. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PERDRIX de la nouvelle Angleterre, perdix novae Angliae, Klein. avi. Elle est plus petite que la perdrix grise ; elle a la tête, le cou, le dos, le croupion, les petites plumes des ailes, et celles des dessus de la queue d'un brun tirant sur le roux mêlé de noir ; il y a quelques petites taches blanches sur la partie supérieure du cou ; la gorge est blanche ; la poitrine, le ventre, et les côtés du corps, sont jaunâtres et traversés par des bandes noires ; il y a de chaque côté de la tête une bande longitudinale, qui commence à l'origine du bec, qui passe sur les yeux, et qui s'étend jusque derrière la tête ; les jambes et les plumes du dessous de la queue ont une couleur jaunâtre, marquée de taches de couleur de marron ; les grandes plumes des ailes et celles de la queue, sont brunes : on trouve cet oiseau à la nouvelle Angleterre et à la Jamaïque. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PERDRIX BLANCHE, ARBENNE, lagopus avis, Aldrovandi, Will. oiseau que M. Brisson a mis dans le genre des gélinotes, et qu'il a décrit sous le nom de gélinotte blanche. Il est un peu plus gros que la perdrix rouge ; il a environ un pied deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ; il change de couleur au printemps, comme la plupart des autres animaux blancs ; et il est presqu'entièrement blanc pendant l'hiver ; il a sur les côtés de la tête une petite tache noire entre les yeux et le bec ; le tuyau de la seconde des grandes plumes de l'aîle et des quatre qui suivent, est noirâtre ; les quatre plumes du milieu de la queue sont blanches ; toutes les autres ont une couleur noirâtre, à l'exception de la pointe qui est blanche ; les pieds, et même les doigts, sont couverts jusqu'à l'origine des ongles, de plumes blanches ; il y a au-dessus des yeux une petite bande de mamelons charnus, d'un très-beau rouge ; le bec est noir, et les ongles sont bruns. Pendant l'été cet oiseau est en partie brun, et en partie blanc ; il a aussi quelquefois un peu de couleur de marron rayée transversalement de noir. On le trouve dans les pays du Nord, et même en France et en Italie sur les hautes montagnes. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PERDRIX DU BRESIL, perdix brasiliana jambu dicta Pisoni, Will. Cette perdrix a la grosseur de nos perdrix ; elle est en entier d'une couleur jaunâtre obscure, mêlée de brun ; elle se perche sur les arbres ; ses œufs sont d'un très-beau bleu : c'est un oiseau du Brésil. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PERDRIX DE LA CHINE, perdix sinensis ; cette espèce de perdrix est un peu plus grosse que notre perdrix rouge ; elle a environ un pied six lignes de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et un pied quatre pouces jusqu'au bout des ongles. Il y a de chaque côté de la tête quatre bandes longitudinales, qui commencent toutes à l'origine du bec, et qui s'étendent jusqu'au derrière de la tête ; la première, c'est-à-dire, celle qui se trouve au-dessus des autres, passe sur les yeux ; elle est la plus large et noirâtre. La seconde est blanche ; la troisième noirâtre, et la dernière a une couleur roussâtre. Le sommet de la tête est d'un brun mêlé de petites taches blanchâtres, et la gorge a une couleur blanche ; les plumes du dos, du croupion, et celles du dessus de la queue, sont rayées transversalement de brun et de roussâtre ; les plumes des ailes sont brunes, et ont aussi des bandes transversales blanchâtres, qui forment sur chaque côté de la plume un petit arc de cercle ; la queue est roussâtre et a des bandes transversales noires ; le bec est noirâtre ; les pieds sont roux ; le mâle a un ergot long de deux lignes et demie à chaque pied : on trouve cet oiseau à la Chine. Ornith. de M. Brisson. Voyez OISEAU.

PERDRIX DE DAMAS, PERDRIX DE SYRIE, perdix damascena Bellonii, Will. On a mis cet oiseau dans le genre des gelinottes, et M. Brisson l'a décrit sous le nom de gelinotte des Pyrenées : il est à-peu-près de la grosseur de la perdrix grise ; il a dix pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'au bout des ongles ; le dessus de la tête, la face supérieure du cou et le dos, ont différentes couleurs mêlées ensemble, telles que le noir, le roux, le jaunâtre, et le verdâtre ; le croupion est rayé transversalement de noir et de roux ; les petites plumes des ailes sont d'un brun tirant sur le marron ; les grandes ont une couleur verdâtre, mêlée de jaunâtre, à l'exception de la pointe qui est noire ; les joues sont fauves ; il y a derrière les yeux une petite ligne noire ; le tour des yeux et la gorge ont cette même couleur ; le dessus de la face inférieure du cou est olivâtre : le dessous est roux, terminé par une bande noire, et séparée de la couleur olivâtre par une seconde bande de la même couleur ; ces bandes entourent le cou comme un double collier ; les plumes de la poitrine, du ventre, des côtés du corps, et celles de la face inférieure des ailes, sont blanches ; la couleur des grandes plumes des ailes est cendrée ; elles ont l'extrémité brune et le tuyau noir ; il y a seize plumes dans la queue ; les deux du milieu ont presque le double de la longueur des autres ; toutes ces plumes sont de couleur cendrée, mêlée confusément d'olivâtre : on trouve cet oiseau en Syrie et sur les Pyrénées.

On a donné le nom de perdrix de Damas, à une variété de la perdrix grise, connue dans différentes provinces de France, sous le nom de perdrix grise de la petite espèce. Elle ne diffère de la vraie perdrix grise, qu'en ce qu'elle est plus petite, et qu'elle a le bec plus allongé. Ornith. de M. Brisson. Voyez OISEAU.

PERDRIX FRANCHE, voyez PERDRIX ROUGE.

PERDRIX DE GRECE, voyez BARTAVELLE.

PERDRIX DE LA GUIANE, GROSSE PERDRIX DE BRESIL, gallina silvestris macucagna Brasiliensibus dicta Marg. Wil. Cette espèce de perdrix est plus grosse qu'une poule ; elle a le bec noir, et long de plus d'un pouce et demi ; la tête et le cou sont variés de petits points noirs et d'un jaune obscur ; la gorge est blanche ; le dos, la poitrine, le ventre et les jambes ont une couleur cendrée obscure ; les petites plumes des ailes sont brunes, et ont des lignes noires en zig-zag ; les grandes plumes sont entièrement noires : cet oiseau n'a point de queue. Ses œufs sont un peu plus gros que ceux des poules, et d'un bleu verdâtre. On le trouve dans la Guiane et au Brésil. Ornith. de M. Brisson, tom. I. Voyez OISEAU.

PERDRIX DE MONTAGNE, voyez OCOCOLIN.

PERDRIX DE MONTAGNE du Mexique, voyez OCOCOLIN DU MEXIQUE.

PERDRIX ROUGE, PERDRIX AUX PIES ROUGES, PERDRIX FRANCHE, PERDRIX GAILLE, GAYE ou GAULE, PERNISSE, perdix rufa, Wil. La perdrix rouge est un peu plus grosse que la perdrix grise. Elle a près d'un pied un pouce de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et un pied six pouces d'envergeure. Le devant de la tête est d'un gris brun, et le derrière d'un gris tirant sur le roux ; la gorge a une couleur blanche qui est entourée d'une bande noire : cette bande commence aux narines, passe sous les yeux, et Ve se terminer sous la gorge, où elle forme une sorte de collier ; il y a aussi de chaque côté de la tête une bande longitudinale blanche. Les plumes de la face intérieure et des côtés du cou sont cendrées, et ont chacune deux taches noires à leur extrémité une de chaque côté du tuyau ; la face supérieure est d'un brun roux ; les plumes qui sont près du derrière de la tête ont chacune à leur extrémité deux taches noires et oblongues ; les plumes du dos, du croupion, du dessus de la queue, et celles des ailes sont d'un gris-brun ; la poitrine est cendrée ; les plumes du ventre, des jambes et celles du dessous de la queue ont une couleur rousse ; celles des côtés du corps sont cendrées à leur origine, elles ont ensuite une raie transversale blanche, suivie d'une autre raie noire ; enfin leur extrémité est rousse. Il y a seize plumes dans la queue ; les quatre du milieu sont d'un gris brun ; celle qui les suit de chaque côté a les barbes extérieures rousses, et les intérieures d'un gris brun ; toutes les autres sont entièrement rousses. L'iris des yeux, le bec et les pieds ont une belle couleur rouge.

Les couleurs de la perdrix rouge varient. On trouve de ces oiseaux presqu'entièrement blancs ou blanchâtres, à l'exception de la tête qui est d'un brun-roux. Le bec et les pieds restent toujours rouges. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PERDRIX ROUGE DE BARBARIE, perdix Barbara Klein, cet oiseau est un peu plus petit que la perdrix grise. Il a environ un pied de longueur depuis la pointe du bec jusqu'au bout des ongles, et un pied sept pouces d'envergeure. Le dessus de la tête est couleur de marron ; cette couleur devient plus obscure derrière la tête, et elle forme sur le cou une sorte de collier parsemé de taches blanches et rondes ; les côtés de la tête et la gorge sont d'un cendré clair et bleuâtre, et il y a près de l'endroit des oreilles une tache qui tire sur le brun. La partie supérieure du cou et le dos ont une couleur brune obscure tirant sur le cendré ; le croupion est cendré. Les grandes plumes des épaules et celles du dessus des ailes sont d'un beau bleu, à l'exception des bords qui ont une couleur de marron. La partie inférieure du cou, au dessous du collier, est d'un cendré clair ; le ventre, les plumes du dessous de la queue et celles de la face inférieure des ailes sont d'un brun clair ; la poitrine est de couleur de rose pâle ; les plumes des côtés du corps sont cendrées près de la racine ; elles ont ensuite une bande blanche transversale dans leur milieu, et leur extrémité est de couleur orangée. Les grandes plumes des ailes sont d'un brun obscur tirant sur le cendré ; les moyennes ont la même couleur, mais plus claire. Le bec, le tour des yeux et les pieds sont d'un très-beau rouge. Le mâle a sur la partie postérieure du pied un petit ergot obtus. On trouve cet oiseau en Barbarie. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez OISEAU.

PERDRIX ROUSSE DES ANTILLES, voyez PIGEON VIOLET DE LA MARTINIQUE.

PERDRIX DU SENEGAL, perdix Senegalensis, oiseau du genre des perdrix, il est un peu plus grand que notre perdrix rouge. Il a environ un pied deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ; tout le corps est varié de roux, de brun et de blanc sale ; le dessus de la tête est roux et n'a point de taches ; les côtés sont d'un blanc sale, et ont de petites taches longues et brunes ; la gorge est aussi d'un blanc sale, mais elle n'a point de taches. Il y a sur les côtés de la tête trois petites bandes qui prennent leur origine à la racine du bec ; la bande du milieu est blanche, et les deux autres sont noires ; la supérieure s'étend jusques sur le derrière de la tête, et les deux autres seulement derrière les yeux ; le cou est roux et marqué de taches brunes et de blanc sale. Il y a à chaque pied deux ergots. On trouve cet oiseau au Sénégal. Ornith. de M. Brisson. Voyez OISEAU.

PERDRIX, (Chasse) on donne, comme on voit, le nom de perdrix à plusieurs oiseaux de différents pays, tels que la perdrix de Grèce, celle de Damas, celle de la Guadeloupe, etc. mais ce nom est particulièrement attribué aux espèces que nous appelons en Europe perdrix grise, perdrix rouge, et perdrix blanche : cette dernière espèce ne se trouve communément qu'en Savoye et dans les Alpes. Voyez ARBENNE.

La perdrix grise et la rouge qui sont communes en France, ont dans les mœurs aussi-bien que dans la forme et le plumage, des différences qui en font des espèces très-séparées : aussi ne se mêlent-elles point ensemble, même dans les lieux où l'abondance des unes et des autres les met souvent en présence dans le temps de l'effervescence commune. Cependant lorsque le nombre des mâles perdrix rouges excède celui des femelles, on voit quelques-uns de ces mâles s'attacher à une paire de perdrix grises, la suivre constamment, et donner des marques d'empressement et d'amour. Mais on n'a jamais Ve aucune perdrix rouge en venir avec une grise jusqu'à l'accouplement. Cet amour étranger n'a d'effets que la jalousie. Il trouble seulement le ménage ; et ces soins assidus ne produisent qu'une importunité sans fruit. La manière dont les deux espèces se nourrissent est à-peu-près la même. Elles vivent de grain, de semences, d'œufs de fourmis, de petites araignées et d'autres insectes qui se trouvent dans les campagnes et dans les bois.

Les perdrix grises s'apparient dès la fin de Février, ou au commencement de Mars, lorsque les grandes gelées sont passées. Il y a pendant les premiers jours beaucoup de combats entre les mâles, et même entre les femelles, jusqu'à ce que le choix mutuel soit fait d'une manière fixe, et que la pariade soit décidée. Le temps doux avance ce moment ; et à mesure que la chaleur augmente, la fermentation de l'amour devient plus forte dans ces oiseaux. Les mâles sont plus empressés, et les femelles plus dociles. Ils s'accouplent vers le commencement d'Avril, et les femelles pondent à la fin de ce mois, ou au commencement de Mai. Le nombre des œufs varie ordinairement selon l'âge de la perdrix. A deux et trois ans la ponte est souvent de dix-huit œufs. Elle diminue ensuite, et cesse presqu'entièrement à six ans. Alors la perdrix est déjà vieille, et il ne lui reste plus guère qu'une année à vivre. Elle dépose ses œufs dans un nid fait presque sans apprêt. Ce n'est qu'une fente au fond de laquelle sont arrangés quelques brins de paille ou d'herbe seche, et quelques feuilles. Les jeunes perdrix ne choisissent pas même avec beaucoup de soin le lieu où elles placent ce nid. Mais celles que l'âge et l'expérience ont instruites y apportent beaucoup d'attention. Elles choisissent un endroit élevé, à l'abri de l'inondation, et environné de brossailles qui le dérobent à la vue et en défendent l'entrée. De plus lorsqu'elles quittent leurs œufs, pour aller manger, elles ont soin de les couvrir avec des feuilles. Voyez INSTINCT.

Le temps de l'incubation est de vingt-deux jours. Pendant ce temps le mâle reste aux environs du nid, et accompagne sa femelle lorsqu'elle relève pour chercher à vivre. Les petits étant éclos, le père et la mère prennent soin en commun de les conduire. Ils les promenent dans les prés, aux bords des bois, découvrent pour eux les fourmilières, les appellent presque continuellement, et leur indiquent les insectes et les graines qui sont propres à leur nourriture. La perdrix grise donne à ses petits des soins plus empressés et plus actifs qu'aucune autre espèce. Leur tendresse Ve jusqu'à une jalousie cruelle à l'égard des perdreaux qui ne sont pas de leur compagnie. Dans les pays fort peuplés de gibier, on voit communément les vieilles perdrix poursuivre avec fureur les petits les unes des autres, et les assommer à coups de bec. Lorsque quelque péril vient à menacer la famille, le père et la mère, pour l'en détourner, s'y présentent eux-mêmes avec un courage qui étonne dans des animaux aussi faibles. Si c'est un chasseur, ou un chien qui les menace, ils se montrent d'abord, fuient ensuite en trainant l'aile, laissent aux poursuivants l'espérance de les joindre ; et quand ils les ont suffisamment éloignés, ils revolent à leurs petits.

Les perdrix grises vivent réunies en familles, qu'on nomme compagnies, jusqu'au temps où l'amour les sépare et les apparie. Celles même qui n'ont point pondu, ou dont les œufs ont été détruits par quelque accident se remettent en compagnies dans les mois de Juillet, et y restent jusqu'au temps de la pariade.

Les perdrix rouges différent en cela des grises, quant aux mœurs. Elles ne sont pas, à beaucoup près aussi étroitement liées par compagnies. Les petits même qui ont été élevés ensemble, et qui sont de la même famille, se tiennent toujours à quelque distance l'un de l'autre ; ils ne partent pas ensemble, et ne vont pas tous du même côté. Les perdrix grises, lorsqu'elles ont été forcées de se séparer, se rappellent aussi-tôt avec beaucoup de vivacité et d'inquiétude. Cela n'arrive guère parmi les perdrix rouges qu'entre le mâle et la femelle dans le temps de l'amour. Les perdrix rouges s'apparient ainsi que les grises ; mais aussi-tôt que la femelle couve, le mâle la quitte, et la laisse seule chargée du soin de ses petits. La perdrix grise s'apprivoise aisément ; elle se familiarise avec les passants le long des chemins ; et en lui donnant à manger pendant l'hiver, on l'engage aisément à pénétrer jusque dans les maisons. La perdrix rouge conserve toujours un caractère plus farouche, et l'éducation domestique en est plus difficile. Voyez FAISANDERIE.

Les perdrix grises habitent volontiers les plaines fertiles ; elles se plaisent surtout dans celles qui sont fécondées par des engrais chauds, tels que la marne, etc. Elles ne sont tranquilles, qu'autant qu'elles ont des remises à portée d'elles ; mais en général elles ne se jettent dans le bois que pour éviter la poursuite des oiseaux ou des chasseurs, et elles en sortent dès que le péril est passé. Les perdrix rouges cherchent naturellement les montagnes fourrées de bruyeres et de jeunes bois. Si elles relèvent dans les plaines, c'est pour aller vivre, et les bois sont leur habitation propre. Voyez GIBIER.

Tout le monde sait quelle ressource on tire des perdrix, soit pour l'agrément de la table, soit pour le plaisir de la chasse. C'est pour réunir ces deux objets, qu'on prend tant de soins pour la conservation de ces oiseaux. La manière de les chasser la plus ordinaire, est avec des chiens couchants qui les arrêtent, et indiquent au chasseur le lieu où elles sont. Le chasseur doit alors les tourner, chercher à les apercevoir, et les tuer devant son chien, soit à terre si elles tiennent, soit au vol si elles viennent à partir. Les heures les plus convenables pour cette chasse sont dans l'automne, depuis dix heures jusqu'à midi, et depuis deux heures jusqu'à quatre. Le matin, à midi et le soir, les perdrix relèvent pour manger, et alors elles sont presque toujours en mouvement. On prend les perdrix pendant la nuit avec des filets, appelés les uns traineaux, les autres pantières. Mais ces sortes de chasses qui n'appartiennent qu'aux braconniers, ne méritent pas qu'on en donne des leçons. Il est une autre manière de les prendre pendant le jour, qui peut être utile, et qui tend à la conservation sans rien prendre sur l'usage. On a un filet rond monté sur des cerceaux qui lui donnent la figure d'un cône fort allongé ; on l'appelle tonnelle. On tend ce filet dans un chaume, et on l'assujettit de manière que les mailles d'en-bas touchent exactement la terre, et que les pieds des perdrix ne puissent pas s'y embarrasser. On place ensuite en-avant de la tonnelle deux filets conducteurs, qu'on nomme aillers, qui partent de l'embouchure de la tonnelle, et dont l'intervalle Ve en s'élargissant. Lorsque cet attirail est préparé, le chasseur porte devant lui une toîle jaune tendue sur un châssis, et qu'on appelle vache, parce qu'elle en a la couleur. Cette vache a un trou placé à la hauteur de l'oeil, au moyen duquel le chasseur voit ce qui se passe devant lui. Toujours caché derrière cette toile, il Ve chercher une compagnie de perdrix qui marchant devant cet objet sans en être assez effrayée pour prendre son vol, est conduite pas-à-pas, d'abord entre les aillers, et de-là dans la tonnelle même. Alors le chasseur jette sa vache, court à son filet, et saisit les perdrix dont il laisse aller les femelles, et tue les coqs. Par ce moyen il ôte la surabondance des mâles, sans courre le risque, comme avec le fusil, d'en blesser inutilement, ou de se méprendre. Il nait ordinairement dans l'espèce des perdrix un tiers de coqs plus que de femelles. Il est important pour la reproduction d'ôter cet excédent afin que les paires ne soient point troublées au temps de la ponte. On garde aussi pour cela dans des cages quelques poules privées. On les porte le soir dans les endroits où on a remarqué trop de coqs. Elles appelent, et leur chant attire les mâles qu'on tue alors à coups de fusil. On nomme chanterelles, les perdrix destinées à cet usage.

PERDRIX, (Diète) cet oiseau est dès-longtemps fameux parmi les aliments les plus exquis et les plus salutaires ; supériorité réelle qu'a la chair de la perdrix, à ces deux titres, sur les autres chairs que mangent les hommes, c'est d'être véritablement succulente sans être grasse. Elle peut convenir par cette qualité singulière à tous les sujets, soit vigoureux, soit délicats, tant à ceux qui sont en pleine santé, qu'à ceux qui sont en convalescence.

Je ne sais ce qu'il faut croire d'une opinion qui est répandue parmi le peuple, savoir que le glouton le plus décidé ne saurait manger une perdrix tous les jours pendant un mois entier.