Il y a, outre la beauté des caractères, une certaine netteté et une certaine élégance dans la manière de noter, à laquelle les copistes ne sont pas toujours attentifs, et qui soulage pourtant beaucoup l'attention du lecteur. Par exemple, on ne devrait pas serrer les notes de longue durée, comme on fait celles de moindre valeur ; mais il faudrait que l'égalité de l'espace fût à-peu-près correspondante à l'égalité des temps. Dans les partitions, il faut que non-seulement chaque mesure, mais chaque temps et même chaque note, quand cela se peut, soit exactement vis-à-vis de celle qui lui doit correspondre d'une partie à l'autre. Dans la musique vocale, il faut avoir grande attention que les notes répondent exactement aux syllabes ; ce qui ne peut guère mieux se faire qu'en écrivant les paroles les premières, car c'est leur distance qui doit déterminer celle des notes ; il n'y a que les roulades à excepter. Quand on ajoute des lignes au-dessus ou au-dessous de la portée, il ne faut point qu'elles soient continues, mais qu'elles soient coupées et séparées d'une note à l'autre, afin que le lecteur ne soit pas exposé à les confondre avec les cinq lignes de la portée. Cet avertissement est surtout pour les copistes français : celui qu'on devrait donner aux copistes italiens serait d'être plus exacts à former le guidon à la fin de chaque ligne, afin qu'on ne fût pas exposé à prendre une portée pour l'autre. Il y a mille petites attentions de cette nature qui sont communément méprisées, et dont la négligence incommode pourtant les plus habiles, même sans qu'ils s'en aperçoivent. (S)