Non classifié2

ou ABYSME, s. m. pris généralement, signifie quelque chose de très-profond, & qui, pour ainsi dire, n'a point de fond.

Ce mot est grec originairement, ; il est composé de la particule privative , fond ; c'est-à-dire sans fond. Suidas & d'autres lui donnent différentes origines : ils disent qu'il vient de & de , couvrir, cacher, ou de & de : mais les plus judicieux critiques rejettent cette étymologie comme ne valant guere mieux que celle d'un vieux glossateur, qui fait venir abyssus de ad ipsus, à cause que l'eau vient s'y rendre en abondance.

ou ABRASAX, terme mystique de l'ancienne Philosophie & de la Théologie de quelques hérétiques, en particulier des Basilidiens. Quelques modernes ont cru sur la foi de Tertullien & de saint Jérôme, que Basilide appelloit le Dieu suprème ou le Dieu tout-puissant du nom d'abraxas, marquant, ajoûtent-ils, par ce mot les trois cens soixante & cinq processions divines qu'il inventoit ; car selon la valeur numérale des lettres de ce nom, A vaut 1. , 2. , 100. , 1. , 200. , 1. , 60. ce qui fait en tout 365. Mais outre que S. Jérôme dit ailleurs qu'abraxas étoit peut-être le nom de Mithra ou du soleil, qui étoit le Dieu des Perses, & qui dans sa révolution annuelle fournit le nombre de 365 jours, le sentiment de ces peres est détruit par celui de S. Irénée, qui assûre, 1°. que les Basilidiens ne donnoient point de nom au Dieu suprème. Le Pere de toutes choses, disoient-ils, est ineffable & sans nom : ils ne l'appelloient donc pas abraxas ; 2°. que ce nom faisant le nombre de 365, les Basilidiens appelloient de la sorte le premier de leurs CCCLXV cieux, ou le prince & le premier des CCCLXV anges qui y résidoient. Tertull. de proescript. hoeret. cap. xlvj. Saint Jérome, in amor. tom. VI. pag. 100. Beausobr. Hist. du Manich. tom. II. pag. 52.

du Latin acoemetae ou acoemeti, pour insomnii, s. m. pl. (Théolog.) nom de certains religieux fort célebres dans les premiers siecles de l'Eglise, sur-tout dans l'Orient, appellés ainsi, non qu'ils eussent les yeux toûjours ouverts sans dormir un seul moment, comme quelques auteurs l'ont écrit, mais parce qu'ils observoient dans leurs églises une psalmodie perpétuelle, sans l'interrompre ni jour ni nuit. Ce mot est Grec, , composé d' privatif, & de , dormir.

île de la Mer glaciale, dans la partie septentrionale du Spirtzberg, que les Anglois nomment Newland. Il y a encore trois îles du même nom ; l'une dans la mer des Indes, vers les terres Australes inconnues, entre la nouvelle Hollande & Madagascar ; l'autre dans la même mer, entre le Pérou & les îles de Salomon ; & la troisieme dans la mer de la Chine, entre le Japon & l'île Formose.