S. m. pl. (Histoire moderne culte) ce sont des prêtres parmi les negres, habitants de l'île de Madagascar, qui font en même-temps le métier de médecins, de sorciers et d'astrologues. Ils vendent au peuple superstitieux des billets écrits en caractères arabes, qu'il regarde comme des préservatifs contre le tonnerre, la pluie, les vents, les blessures à la guerre, et même contre la mort. D'autres mettent ceux qui les portent à couvert des poisons, des animaux venimeux ; il y en a qui garantissent des maisons et des villes entières du feu et du pillage. On porte au cou ces sortes de billets cousus en sachets. Au moyen de ces talismants, les ombiasses ont le secret de tirer un profit immense des peuples séduits, qui n'ont d'autre religion que ces superstitions ridicules. Lorsque quelqu'un tombe malade ou en démence, on envoie chercher un ombiasse, qui est chargé d'aller au tombeau du père du malade qu'il ouvre ; il évoque son ombre, et la prie de rendre le jugement à son fils ; après quoi le prêtre retourne vers le malade, lui met son bonnet sur la tête, lui promet un succès infaillible ; et sans l'attendre, a soin de se faire payer de sa peine. Mais la plus affreuse superstition à laquelle ces imposteurs donnent les mains, c'est l'usage où sont les habitants de Madagascar de sacrifier le premier né de leurs bestiaux à dieu et au diable à-la-fais ; sur quoi il est bon d'observer qu'ils nomment satan le premier dans leurs prières, et disent, dianbilis amin-nam-habare, ce qui signifie, le seigneur diable et dieu.