On regarde à bon droit, tant les obsessions que les possessions du demon, comme des punitions de la justice de Dieu, envoyées ou pour punir des péchés commis, ou pour s'être livré au démon, ou pour exercer la vertu et la patience des gens de bien ; car on sait qu'il y a des personnes obsédées, qui ont vécu d'une manière très-innocente aux yeux des hommes.

Les marques de l'obsession sont, d'être élevé en l'air, et ensuite d'être rejeté contre terre avec force, sans être blessé ; de parler des langues étrangères, qu'on n'a jamais apprises ; de ne pouvoir dans l'état de l'obsession, s'approcher des choses saintes, ni des Sacrements ; d'en avoir de l'aversion, jusqu'à n'en pouvoir entendre parler ; de connaître et de prédire des choses cachées, et de faire des choses qui surpassent les forces ordinaires de la personne ; si elle dit ou fait des choses qu'elle n'oserait ni faire ni dire, si elle n'y était poussée d'ailleurs, et si les dispositions de son corps, de sa santé, de son tempérament, de ses inclinations, etc. n'ont nulle proportion naturelle à ce qu'on lui voit faire par la force de l'obsession ; si les meilleurs remèdes n'y font rien ; si le malade fait des contorsions de membres extraordinaires, et que ses membres après cela se remettent dans leur état naturel sans violence et sans effort, tous ces symptômes ou une partie d'entr'eux peuvent faire juger qu'une personne est réellement obsédée du démon.

L'Eglise ne prescrit point d'autres remèdes contre ces sortes de maux que la prière, les bonnes œuvres, les exorcismes ; mais elle ne condamne pas les moyens naturels que l'on peut employer pour calmer les humeurs et diminuer les mauvaises dispositions du corps du malade, par exemple, la mélancolie, la tristesse, les humeurs noires, la bile, le défaut de transpiration, l'obstruction de certaines parties, et tout ce qui peut corrompre ou épaissir ou aigrir le sang et les humeurs. Aussi voyons-nous que Saul était notablement soulagé dans les accès de son mal par le son des instruments de musique que David touchait devant lui. On a d'autres expériences de pareilles guérisons opérées par des herbes, des fumigations, des essences. Calmet, Dictionnaire de la Bible.