Histoire ancienne

S. m. (Histoire ancienne) gouffre, lieu très-profond dans l'attique, où l'on avait coutume de précipiter les scélérats. Il était revêtu de pierre de taille, en forme de puits, et dans le mur de revêtissement, on avait scellé d'espace en espace, des crampons de fer crochus, dont quelques-uns avaient la pointe en-haut, et d'autres de côté, pour accrocher et déchirer les criminels dans leur chute. Ce nom chez les Grecs est encore commun à toute sorte de gouffres, d'abimes, et de concavités de la terre. (G)
(Histoire ancienne) nom d'un instrument des anciens. On ne sait point ce que c'était. Les anciens et les modernes l'ont souvent confondu avec la lyre. M. Dacier conjecture qu'il était à corde ; et faisant venir barbiton de barumiton, qui signifie grosse corde de lin, il en conclut que c'était un instrument à grosses cordes : ce qu'il y a de certain, c'est que le lin était en usage pour les instruments de musique, avant que l'on eut trouvé l'art d'employer au même usage les boyaux des bêtes. Horace l'appelle lesbien, lesboum barbiton, ode 1. liv. I. et ode XXXII. même livre, Lesbio primum modulate civi : " vous barbiton, qui avez été touché la première fois par au citoyen de Lesbos " ; c'était Alcée, à qui il attribue l'invention du barbiton.
S. m. pl. (Histoire ancienne) soldats de la garde de l'empereur de Constantinople. Ils étaient vêtus de rouge, couverts d'un bonnet à la Persane, appelé augurot, et bordé de drap couleur de citron, et armés de bâtons et de baguettes, pour éloigner le peuple du passage de l'empereur. Ils veillaient aux portes du palais. Ils étaient Persans d'origine. Ils avaient pris le nom de bardariotes, du fleuve Bardarius, sur lequel un des empereurs, qu'on ne nomme pas, les avait transportés. Nicétas leur donne les noms de bardouques et de manclavites. Leur poste à l'armée était au septentrion de la tente impériale, où ils faisaient la garde. Ils obéissaient au primicerius ou comite de la cour. Macri pense que les bardariotes sont les mêmes que les barbutes.
S. m. pl. (Histoire ancienne) ministres de la religion chez les anciens Gaulois, qui habitaient dans l'Auvergne et dans la Bourgogne, où ils avaient un collège. Leur profession était d'écrire en vers les actions immortelles des héros de leur nation, et de les chanter au son d'un instrument qui ressemblait assez à la lyre. Voici comme en parle Lucain :

Vos quoque qui fortes animas, belloque peremptas,

Laudibus in longum vates dimittitis aevum,

Plurima securi fudistis carmina Bardi.

(Histoire ancienne) c'est ainsi que le chant des anciens Germains est appelé dans les auteurs Latins qui ont écrit de ces peuples. Les Germains n'ayant encore ni annales ni histoires, débitaient toutes leurs rêveries en vers : entre ces vers, il y en avait dont le chant s'appelait bardit, par lequel ils s'encourageaient au combat, et dont ils tiraient des augures, ainsi que de la manière dont il s'accordait à celui de leurs voix.