On rapporte encore au métaplasme par augmentation, la diérèse qui fait deux syllabes d'une seule diphtongue : ce qui est une augmentation, non de lettres, mais de syllabes. Voyez PROTHESE EPENTHESE, PARAGOGE, DIERESE.

Le métaplasme par soustraction produit de même trois figures différentes, qui sont l'aphérèse, la syncope et l'apocope, selon que la soustraction se fait au commencement, au milieu, ou à la fin des mots ; mais il se fait aussi soustraction dans le nombre des syllabes, sans diminution au nombre des lettres, lorsque deux voyelles qui se prononçaient séparément, sont unies en une diphtongue : c'est la synérèse. Voyez APHERESE, SYNCOPE, APOCOPE et SYNERESE. Voyez aussi CRASE et SYNALEPHE, mots presque synonymes à synérèse.

Le métaplasme par immutation donne deux différentes figures, l'antithèse, quand une lettre est mise pour une autre, comme olli pour illi ; et la métathèse, quand l'ordre des lettres est transposé, comme Hanovre pour Hanover. Voyez ANTITHESE et METATHESE.

Voici toutes les espèces de métaplasme assez bien caractérisées dans les six vers techniques suivants :

Prosthesis apponit capiti ; sed aphaeresis aufert :

Syncopa de medio tollit : sed epenthesis addit :

Abstrahit Apocope fini ; sed dat paragoge :

Constringit crassis : distracta diaeresis effert :

Antithesin mutata dabit tibi littera : verùm

Littera si legitur transposta ; metathesis extat.

Rien de plus important dans les recherches étymologiques que d'avoir bien présentes à l'esprit toutes les différentes espèces de métaplasme, non peut-être qu'il faille s'en contenter pour établir une origine, mais parce qu'elles contribuent beaucoup à confirmer celles qui portent sur les principaux fondements, quand il n'est plus question que d'expliquer les différences matérielles du mot primitif et du dérivé. (B. E. R. M.)