On peut avancer que de tous les remèdes appelés universels, les purgatifs fournissent le remède le plus universel, soit qu'on déduise cette assertion de l'emploi presque infini de ce remède considéré indépendamment de son utilité réelle, soit qu'on l'appuie sur la considération de ses effets manifestes, considérables, très-variés, très-étendus.

La vérité de cette observation est établie au premier égard, en ce qu'une des manières générales de traiter les maladies aiguës qui n'est pas la moins répandue, ne consiste presque en autre chose qu'à donner des purgatifs depuis le commencement de la maladie jusqu'à la fin. 2°. En ce qu'un très-grand nombre de maladies chroniques sont aussi traitées par l'administration fréquente des purgatifs ; et enfin que ce remède fournit le secours le plus usuel du traitement domestique des incommodités ; en sorte que c'est une espèce de luxe que d'avoir une formule de médecine ordinaire, ou ce qu'on appelle communément avoir sa médecine.

Le second argument que nous avons proposé en faveur de l'université des vertus de purgatif ne saurait être établi, comme le précédent, sur un simple énoncé ; il mérite bien au contraire d'être discuté avec soin comme un des points principaux et vraiment fondamentaux de l'art. Nous observerons d'abord, pour commencer par l'objet le moins grave, que les purgations appelées de précautions sont plus souvent superflues qu'utiles, à moins qu'elles ne soient indiquées par une incommodité habituelle grave qu'il s'agisse de prévenir, selon la méthode des anciens, qui plaçaient cette évacuation préservative principalement au printemps ; c'est ainsi que Galien fait une règle générale d'affoiblir par des purgations naturelles au commencement du printemps, ceux qui se portent bien, mais qui deviendraient infailliblement malades, si on n'usait avec eux de cette précaution ; et venant ensuite au détail des affections dont on éloigne les accès par cette méthode, il compte la goutte, le rhumatisme, l'épilepsie, la passion mélancolique ou hypocondriaque, le cancer aux mamelles, la lepre commençante, l'asthme, et les fièvres tierces d'été. Mais l'usage de se purger dans la vue de prévenir des incommodités ou imaginaires ou de peu de conséquence, faire ce qu'on appelle une boutique d'apothicaire de son corps, est certainement une chose très-pernicieuse ; et le même Galien que nous venons de citer, l'observe expressément.

2°. L'usage des purgatifs contre les incommodités actuelles qui dépendent du vice des digestions, est moins utîle et moins commode que celui des émétiques. Voyez l'article VOMITIF et VOMISSEMENT ARTIFICIEL.

3°. Les purgatifs sont véritablement et éminemment utiles dans le traitement d'un grand nombre de maladies chroniques présentes ou actuelles, telles que toutes celles contre lesquelles nous avons admis leur usage prophylactique ou préservatif, et de plus contre toutes les affections cutanées opiniâtres et anciennes, parmi lesquelles il faut compter les ophtalmies et toutes les autres maladies lentes des parties extérieures du globe de l'oeil et des paupières ; les hydropisies confirmées, la leucophlegmatie et toutes les maladies à serosâ colluvie, simples, exquises ou non compliqués avec une tension considérable du système général des solides ou de quelque organe en particulier ; les douleurs de tête invétérées ; les obstructions, bouffissures et autres restes des fièvres intermittentes, et principalement des fièvres quartes, les coliques minérales ou de poitou, et les coliques pituiteuses, et peut-être enfin dans toutes les espèces d'éthisies (tabum) commençantes ; car si l'usage de l'eau de la mer réussit dans ces maladies aussi-bien que le prétend le D. Russell, qui leur donne le nom commun de tabes glandularis ; si, dis-je, l'eau de la mer réussit contre ces maladies, c'est vraisemblablement à titre de purgatif. Voyez tous les articles particuliers où il est traité de ces diverses maladies.

4°. Quant à l'emploi des purgatifs dans les maladies aiguës, la méthode curative a varié à cet égard presque d'un extrême à l'autre, c'est-à-dire, depuis l'administration la plus circonspecte de ce remède jusqu'à l'emploi le plus immodéré. Hippocrate et ses plus célèbres sectateurs, qui dans tous les siècles ont été les vrais maîtres de l'art, ont fidèlement observé la loi consignée dans le célèbre aphorisme : concocta purganda, et movenda non cruda, neque in principiis nisi turgeant : plurima autem non turgent. Aph. Hipp. 22. sect. I. Voyez COCTION et CRUDITE, Médecine. Une secte assez moderne de médecins au contraire a professé la méthode de purger dans toutes les maladies aiguës au moins de deux jours l'un, alternis diebus ; mais il est sur, incontestable, personne ne doute, hors du petit coin du monde médical, où on purge saltem alternis, que ce ne soit précisément à cette méthode curative des maladies aiguës que convient entièrement la qualification d'ars sine arte. C'est dans cette secte seulement qu'il est possible de trouver de bons médecins, sans lettres, sans talents, sans esprit, et dans le pays où elle est resserrée, qu'on peut voir régner la croyance publique, que les connaissances, le génie, et même une dose très-commune d'esprit est non-seulement inutile, mais même nuisible au médecin : opinion en effet très-conséquente ; car certes il ne faut ni beaucoup de connaissances, ni beaucoup de talent pour purger alternis dans tous les cas, et même il est dangereux qu'avec des connaissances, du talent, et une âme honnête, on ne soit bientôt déserteur de la méthode exclusive des purgations.

Les anciens divisèrent les purgatifs d'après leur système des quatre humeurs secondaires ou excrémenticielles, et d'après leur théorie des actions des purgatifs qu'ils déduisaient d'une espèce d'analogie fort vaguement déterminée entre leurs diverses espèces et quelques-unes de ces humeurs ; les anciens, disje, d'après ces notions purement théoriques, étayées de quelques observations plus mal entendues encore, divisèrent les purgatifs en phlegmagogues ou evacuans de la pituite, en cholagogues ou évacuans de la bile, en ménalagogues ou évacuans de la mélancolie, et en hydragogues ou évacuans de la sérosité. Les modernes ont rejeté cette division qui n'a rien, ou du-moins qui n'a que très-peu de réel, voyez CHOLAGOGUE, pour n'admettre que celle qui distingue les purgatifs par les degrés d'activité, distinction très-légitime et à laquelle peut se rapporter ce que la division des anciens a de réel ; car en appelant bîle avec eux une humeur mousseuse, un peu liée ou gluante, et jaunâtre, il est sur que tous les purgatifs doux et tempérés évacuent communément une pareille humeur, et que tous les purgatifs violents évacuent une sérosité abondante : aussi les modernes ont-ils conservé à ceux-là le titre d'hydragogue, en rejetant tous les autres noms spéciaux de la division ancienne. Quant à la mélancolie, il arrive quelquefois en effet que les purgatifs évacuent une certaine humeur noirâtre, et qui a les autres qualités sensibles, par lesquelles les anciens l'ont désignée. Voyez HUMEUR. Médecine. Mais outre que ce produit des évacuations intestinales est fort rare, il n'est dépendant d'aucune espèce de purgatif en particulier ; et quant à la pituite, on ne sait plus la distinguer de la sérosité ; à-moins cependant qu'on ne veuille entendre par-là cette humeur muqueuse ou glaireuse dont l'estomac et les intestins sont naturellement enduits, et que les purgatifs les plus doux peuvent évacuer.

Les purgatifs doux sont connus encore dans l'art sous le nom de purgatifs benins, et sous celui de benis, benedicta, qui est pourtant beaucoup moins usité ; et les plus doux d'entr'eux sous celui d'éccoprotiques, c'est-à-dire évacuans seulement les excréments contenus dans les intestins, sans causer à cet organe la plus légère irritation. Les purgatifs doux, un peu plus actifs, sont appelés moyens, tempérés et minoratifs ; ceux-ci sont censés capables d'agir sur les intestins, d'augmenter leur mouvement péristaltique, et de déterminer une excrétion plus abondante que dans l'état naturel, des sucs fournis par les couloirs intestinaux, par le foye et par le pancréas ; et enfin, les purgatifs les plus énergiques, les plus actifs, sont appelés forts, violents, drastiques, et mocliques, du mot grec qui signifie levier ; expression figurée, qui, comme on voit, désigne une grande force. Ceux-ci sont censés capables de déterminer une fonte d'humeurs, ou d'attirer une humeur séreuse des parties les plus éloignées. Quelques auteurs ont donné le nom de panchymagogue, c'est-à-dire évacuant de tous les sucs ou humeurs, à de bons purgatifs, actifs, efficaces, et principalement à de pareils purgatifs composés, et qu'ils ont cru capables d'évacuer abondamment toutes les humeurs excrémenticielles et abdominales.

L'effet le plus léger, celui des eccoprotiques, si on l'estime à la rigueur ou littéralement, parait admis fort gratuitement ; car la vertu expultrice ou le mouvement péristaltique des intestins, doit être au-moins réveillé, pour qu'une évacuation alvine quelconque soit déterminée ; et ce qu'on connait certainement de l'économie animale, ne permet point de concevoir ce mouvement sans qu'il soit accompagné de quelque augmentation dans l'excrétion de l'humeur intestinale. Mais si on prend le mot d'eccoprotique dans un sens moins rigoureux, il est sur que le moindre degré de purgation affecte à peine les intestins, et parait se borner à délayer et à entraîner les matières qu'ils contiennent. L'action des purgatifs tempérés et des purgatifs les plus forts, ne diffère absolument que par le degré : c'est chez les uns et chez les autres une excrétion excitée plus ou moins efficacement.

Les médicaments purgatifs sont en très-grand nombre ; la meilleure manière de les co-ordonner entre eux, c'est de les ranger par classes naturelles, c'est-à-dire, dont les divers sujets qui les composent ont entr'eux une suffisante analogie réelle ou chymique.

Tous les aliments mal digérés par quelque cause que ce sait, peuvent devenir purgatifs ; et la terminaison spontanée des indigestions légères qui se fait par une évacuation abdominale est une véritable purgation. Cependant celle-là dépend d'une cause matérielle assez diverse des médicaments proprement dits, pour qu'on ne doive pas la mettre au rang des secours vraiment médicinaux, quoique des médecins, et surtout les anciens, aient mis au rang des ressources diététiques ces indigestions procurées à dessein. On ne doit pas mettre non plus au rang des purgatifs les matières qui excitent la purgation chez certaines personnes très-délicates, par la seule horreur qu'elles leur causent, soit par l'odorat, soit par la simple vue, soit même au seul souvenir.

Les médicaments purgatifs proprement dits, ceux qui sont d'un usage ordinaire, commun, selon l'art, sont principalement tirés du règne végétal, et sont 1°. les huiles par expression douces et récentes, soit proprement dites, et communément fluides, telles que l'huîle d'amandes douces, et l'huîle d'olive, ou naturellement concretes, comme le beurre de cacao. 2°. Tous les corps muqueux doux, soit doux exquis, comme miel, sucre, dattes, raisins secs, figues seches, jujubes, sebestes, réglisses, polipodes ; soit doux acidules, comme pruneaux noirs aigrelets, et tamarins, qui paraissent cependant participer un peu d'un principe purgatif caché, qui spécifie certains sujets de cette classe ; soit enfin ces sujets de cette classe, plus particulièrement caractérisés par ce principe purgatif caché, tels que la manne et la casse. Voyez DOUX, (Chimie, Matière médicale et Diete.) 3°. Quelques matières composées d'un principe extractif gommeux, et d'un principe résineux chymiquement distincts, et simplement mêlangés ou confondus. Tels que le jalap, la scammonée, le turbith appelé gommeux, l'aloès, la gomme gutte, la racine d'esule, l'agaric.

4°. Certaines résines pures retirées par l'art chymique du jalap, de la scammonée, du turbith, de l'agaric, etc.

5°. De la classe des extractifs âcres ou amers fixes ; la rhubarbe, la coloquinte, le concombre sauvage, ou son extrait, plus connu encore sous le nom d'elaterium, le nerprun, le sureau, l'yeble, l'iris nostras.

6°. De la division chymique des extractifs, peu efficaces, ou du-moins dont la vertu purgative dépend en partie d'un principe volatil, le séné, les fleurs de pêcher, les roses soit pâles, soit musquées, l'ellébore noir, etc.

Du règne animal, 1°. la substance gélatineuse des jeunes animaux, telle qu'elle se trouve dans les décoctions connues dans l'art sous le nom d'eau de poulet et d'eau de veau ; 2°. le petit-lait ; 3°. une drogue fort inusitée, le crotin de souris, ou muscerda.

Du règne minéral. 1°. Plusieurs terres absorbantes, parmi lesquelles la magnésie blanche est regardée comme éminemment purgative. 2°. Quelques sels naturels, soit alkalis, soit neutres ; tels que le natrum, le sel marin, le sel de glauber, le sel d'epshom ou de seidlitz, et les eaux minérales imprégnées de ces différents sels ; enfin le nitre, qu'on peut placer ici, quoique son origine soit très-vraisemblablement toute végétale, et le sel ammoniac naturel. Enfin ; plusieurs produits chymiques, tous salins et retirés indistinctement de tous les règnes ; tels sont les tartres solubles, et principalement le sel végétal et le sel de seignette, le sel de glauber factice, les tartres vitriolés, tous les sels lixiviels, soit alkalis, soit neutres, le sel ammoniac factice, le borax, plusieurs sels neutres mercuriaux, et principalement le sublimé doux, la panacée mercurielle, le précipité blanc, le turbith minéral, pour ne pas parler des crystaux de lune, et de quelques autres sels métalliques intraitables, et dont l'usage est abandonné avec raison.

L'administration des purgatifs exige l'attention et les soins du médecin avant qu'on donne le remède, pendant qu'il agit, et après son action.

Avant, outre le jugement exact du cas où il convient, la déterminaison de la dose et de la forme du remède, choses qui doivent être déduites de ce que nous avons dit précédemment, et de ce qui est répandu dans les articles particuliers, reste encore le choix du temps lorsque la marche de la maladie ne le fixe pas précisément, et qu'on peut le déterminer à volonté, comme lorsqu'on les emploie dans des vues prophylactiques contre de légères incommodités, et même contre la plupart des maladies chroniques ; reste encore la préparation du sujet qu'on veut purger. Quant au choix du temps et à sa division la plus générale tirée des saisons, Hippocrate trouvait que l'hiver était le temps le plus convenable ; d'autres anciens excluaient l'hiver et l'été ; les modernes purgent dans toutes les saisons, mais ils préfèrent un jour sec et un peu froid, le vent étant au nord. L'heure la plus ordinaire est celle du matin, et le malade étant à jeun : tous les remèdes purgatifs dont l'action est prompte, telle que celle des potions, se donnent dans ces circonstances ; mais on prend aussi le soir en se couchant et quelques heures après le souper, les purgatifs dont l'action est lente, tels que la plupart des pilules, comme les aloétiques, les mercurielles, etc.

La préparation à la purgation est d'une utilité reconnue, et se pratique encore aujourd'hui d'après le dogme d'Hippocrate, qui prescrit de rendre fluxiles, fluxilia, c'est-à-dire relâchés, disposés aux excrétions, les corps qu'on veut purger. Il est utîle dans cette vue de prescrire à ceux qui doivent être purgés, un régime humectant et relâchant pendant les trois ou quatre jours qui précèdent immédiatement celui où ils doivent être purgés ; de les remplir de tisane, et de leur donner un ou deux lavements chaque jour.

Pendant l'effet de la médecine, il est non-seulement utile, mais même nécessaire de se conformer aux lois sages qu'ont prescrit les anciens, quoiqu'on doive avouer qu'ils étaient obligés de les observer plus sévèrement que nous, à cause de la violence des purgatifs qu'ils employaient. Ces lois défendent ; 1°. de rien avaler, ni de solide, ni de liquide pendant l'action du purgatif. Et on ne saurait douter que l'usage généralement établi aujourd'hui, de prendre un bouillon ou quelque légère infusion de certaines plantes, une heure et demie ou deux heures après avoir pris une médecine, ne soit vicieuse et peu réfléchie, et qu'il ne valut mieux prendre cette liqueur, si elle était d'ailleurs nécessaire (comme elle peut l'être en effet pour rincer la houche, l'oesophage et l'orifice supérieur de l'estomac) immédiatement après avoir pris le purgatif. Il est plus essentiel encore, sans doute, de ne point prendre d'aliment solide avant que l'opération du purgatif soit achevée.

Cette règle est encore très-peu observée hors de l'état de fièvre aiguë. On n'est pas d'accord sur la veille ou le sommeil pendant l'action d'une médecine ; mais l'on croit plus communément aujourd'hui, qu'il ne faut point dormir après avoir pris un purgatif. Mais ce précepte est trop général, et celui d'Hippocrate est plus raisonnable ; il veut que les sujets vigoureux veillent, et que les sujets faibles ou tous ceux qui ont pris un purgatif très-fort dorment. Il faut observer à-propos du sommeil, qu'il est ordinairement accompagné de deux circonstances qui méritent attention ; savoir, du repos et de la chaleur du lit. Or, s'il est douteux qu'un léger mouvement du corps, qu'une promenade lente dans la chambre aide l'action d'un purgatif ; il est très-clair qu'un léger degré de froid qu'on peut éprouver hors du lit et en se promenant très-lentement, contribue à l'effet du remède vraisemblablement en repercutant jusqu'à un certain point la transpiration, ou pour quelqu'autre cause : on peut deduire de cette dernière considération la manière de gouverner les purgés par rapport à l'air. Un air trop chaud, soit qu'il se trouve dans leur chambre, soit qu'ils s'exposent à la chaleur du soleil d'été, diminue infailliblement la purgation ; et un air trop froid l'augmente au contraire, et quelquefois même trop : il est observé qu'il cause quelquefois des tranchées violentes, et même des accidents plus graves. Pour achever de parcourir les choses non naturelles, il est observé aussi que les secousses violentes et soudaines de l'âme, qu'une peur, qu'un accès de colere sont beaucoup plus funestes pendant l'opération d'une médecine, que dans un temps ordinaire : il est sur encore que l'acte vénérien assurément très-déplacé pendant cette opération, a été suivi plus d'une fois des accidents les plus funestes, et même de la mort, et qu'un exercice trop considérable est aussi très-pernicieux. Mais la faiblesse, l'abattement, la flaccidité qui accompagnent ordinairement l'opération des purgatifs, même chez les sujets les plus vigoureux, met bon ordre à ce qu'on ne tombe pas bien communément dans ces deux derniers excès.

On peut sous un certain point de vue, placer dans la classe des objets qui occupent le médecin, après l'opération d'un purgatif, le soin d'arrêter son action lorsqu'elle Ve trop loin, qu'elle est excessive, qu'elle produit la superpurgation. Les remèdes généraux contre cet accident, sont les délayans et les adoucissants ; par exemple, la boisson abondante d'eau tiéde, soit pure, soit chargée de quelque mucilage leger, tel que celui de guimauve, de graine de lin, ou bien de quelques-uns des corps doux ci-dessus indiqués ; d'eau de poulet ; de petit-lait ; d'émulsion ; d'huîle d'olive ou d'amandes-douces ; et en particulier pour les purgatifs résineux qui sont éminemment sujets à cet accident. L'eau chargée de sucre presqu'à consistance syrupeuse, et les jaunes d'œuf battus, sans addition ; car ces corps sont des moyens d'union entre les humeurs intestinales, aqueuses, et les corps résineux, et une résine âcre, dissoute, ou au moins mouillée par un dissolvant approprié, ne produit plus l'effet qu'elle produisait sous la forme de molécules, appliquées intérieurement au velouté des intestins. Voyez SUCRE, OEUF, et la fin de l'article EMULSION, SCAMMONEE, JALAP.

L'usage assez généralement suivi de prendre un ou plusieurs lavements après l'opération d'une médecine, ne peut qu'être approuvé : ces lavements qui sont ordinairement simplement délayans et adoucissants, et qui ne sont composés que d'eau simple et d'une cuillerée d'huîle d'amande-douce, servent au moins à rincer les gros intestins, à les baigner, les humecter, et remédient par-là à la sécheresse et à l'augmentation de sensibilité que le purgatif y a nécessairement causé. (b)