(ETRE) Métaphysique ; c'est celui qui a plusieurs parties distinctes l'une de l'autre. Le corps humain est un composé, dont les parties sont la tête, le tronc, etc. Chaque membre est à son tour un composé ; la tête des yeux, du nez, etc. et cette analyse peut être poussée tant qu'il reste des parties distinctes dans celle que l'on considere.

Chaque être composé est un tout, dont l'essence consiste dans la manière dont certaines parties données sont liées entr'elles. Il faut d'abord certaines parties, douées de telles ou telles qualités. On ne saurait faire une maison avec de l'air, de l'eau, et du feu ; il faut des pierres, des briques, et d'autres matériaux convenables : mais ces matériaux étant donnés, pour achever de déterminer l'essence d'une maison, il s'agit de les arranger d'une certaine manière ; car d'autres assemblages produiraient des ouvrages différents d'une maison. De même l'essence du triangle consiste d'abord en trois lignes ; plus ou moins ne feraient pas cette figure : mais de plus ces trois lignes doivent être disposées d'une certaine façon qui complete l'essence du triangle ; laquelle comme toutes celles des êtres composés, consiste donc et dans la qualité des parties, et dans leur liaison. Ainsi ce n'est pas assez pour connaître l'essence d'un composé, de ne savoir que l'une ou l'autre de ces choses. Celui qui voit toutes les pièces d'une montre étalées, ignore l'essence de la montre, s'il ne sait pas comment ces pièces s'ajustent et influent l'une sur l'autre ; tout de même que celui qui voit la montre montée et en mouvement, en ignore l'essence, s'il n'est pas instruit des différentes parties qui la composent.

C'est donc dans ces deux choses, savoir la qualité des parties et leur combinaison, que consiste la raison de tout ce qui convient au composé. C'est par la nature des pièces d'un moulin, et par la structure de cette machine, qu'on explique comment le blé peut y être réduit en farine, et la farine être séparée du son. C'est de même par les parties du corps humain, des animaux, des plantes, et par leur structure, qu'on rend raison de ce qui se passe dans ces corps organisés.

Les êtres composés sont semblables, si les parties et l'arrangement des parties se ressemblent ; ils sont dissemblables, soit que les parties diffèrent, soit que l'arrangement varie.

Les genres et les espèces des composés se déterminent par les qualités des parties, et par leur liaison. Les quadrupedes, par exemple, ont les mêmes parties : mais les qualités de ces parties, longueur, grosseur, couleur, etc. servent à les distinguer.

Un être composé est produit, et passe de la simple possibilité à l'acte, sans qu'aucune création intervienne ; il est détruit sans anéantissement, car les composés ne sont que des assemblages des parties qui existent également avant la naissance et après la destruction du composé. Il y a une circulation perpétuelle dans la nature, et il ne s'y perd pas le moindre atome de substance. Génération et corruption ne sont que des variations de la scène du monde, qui font paraitre les choses sous diverses apparences, mais qui laissent toujours subsister la même quantité de substance réelle. Article de M. FORMEY.

COMPOSE, adj. (Arithmétique) On dit qu'un nombre est composé, quand il peut être mesuré ou divisé exactement, et sans reste, par quelque nombre différent de l'unité : tel est le nombre 12, qui peut être mesuré ou divisé par 2, 3, 4, 6.

Les nombres composés entr'eux sont ceux qui ont quelque mesure commune différente de l'unité : comme les nombres 12 et 15, dont l'un et l'autre peut être exactement mesuré ou divisé par 3. Chambers (E)

Au reste cette dénomination est peu en usage. On se sert plus communément des expressions suivantes : tel nombre a des diviseurs, ou n'est pas un nombre premier ; ces deux nombres ont un diviseur commun. Voyez NOMBRE, PREMIER, DIVISEUR.

La raison composée est celle qui résulte du produit des antécédents de deux ou de plusieurs raisons, et de celui de leurs conséquents.

Ainsi 6 est à 12 en raison composée de 2 à 6, et de 3 à 2. Voyez ANTECEDENT, CONSEQUENT, PROPORTION. (O)

COMPOSE, en Mécanique ; mouvement composé, est le mouvement résultant de l'action de plusieurs puissances concourantes ou conspirantes. Voyez PUISSANCE.

On dit que des puissances conspirent ou concourent, lorsque la direction de l'une n'est pas directement opposée à celle de l'autre ; comme lorsqu'on conçoit qu'un point se meut le long d'une ligne horizontale qui se meut elle-même verticalement. Voyez à l'article COMPOSITION DU MOUVEMENT, les lois du mouvement composé.

Tout mouvement dans une ligne courbe est composé ; car un corps tend de lui-même à se mouvoir en ligne droite, et il se meut en effet de cette manière tant que rien ne l'en détourne : par conséquent pour qu'il se meuve en ligne courbe, il faut nécessairement qu'il soit poussé au moins par deux forces à chaque point de cette courbe. Voyez FORCE CENTRALE et MOUVEMENT.

Tout le monde sait ce théorème de Mécanique, que dans un mouvement composé uniforme, la puissance unique produite par les puissances concourantes, est à chacune de ces puissances séparément, comme la diagonale d'un parallélogramme, dont chaque côté exprime la direction et l'énergie de chaque puissance, est à chacun de ces côtés. Voyez MOUVEMENT et DIAGONALE. (O)

COMPOSE, (pendule) en Mécanique, signifie celui qui consiste en plusieurs poids, conservant constamment la même position entr'eux et la même distance au centre du mouvement, autour duquel ils font leurs vibrations. Ainsi une verge AB (figure 22. Méch.) chargée de plusieurs poids B, H, F, D, qui sont attachés à cette verge, est un pendule composé, et tous les pendules sont réellement de cette nature : car dans un pendule même qui parait simple, c'est-à-dire composé d'une verge et d'un seul poids, toutes les particules de la verge sont chacune autant de poids placés à différentes distances du centre de suspension ; et le poids même qui est attaché au bout n'étant pas infiniment petit, est un composé de plusieurs petits poids, dont les distances au centre de suspension sont réellement différentes. Le problème des centres d'oscillation consiste à trouver les vibrations d'un pendule composé. Voyez OSCILLATION. (O)

COMPOSE et COMPOSITION, (Pharmacie) on nomme médicament composé ou composition, tout remède à la préparation duquel on a employé plusieurs drogues.

Les médicaments composés sont ou officinaux ou magistraux.

Le plus grand nombre de préparations officinales sont des compositions. Les électuaires, les confections, les pilules, les emplâtres, etc. sont toujours des médicaments composés ; et les Apothicaires préparent des médicaments composés dans toutes les formes sous lesquelles ils conservent leurs préparations simples : ainsi ils ont des sirops composés, des eaux distillées composées, des poudres composées, etc. comme des sirops simples, des eaux simples, des poudres simples, etc. Voyez SIROP, POUDRE, EAU DISTILLEE, VIN, EXTRAIT, MPLE (Pharmacie,) &c) &c.

Le mot composé s'emploie surtout en Pharmacie, par opposition au mot simple, pour désigner une préparation pharmaceutique, qui porte le nom d'une des drogues qui entrent dans sa composition ; lorsqu'il existe dans l'art une autre préparation, dont la même drogue fait l'unique ingrédient médicamenteux. C'est ainsi qu'on appelle sirop de guimauve composé, un sirop dans lequel, outre la guimauve, entrent aussi plusieurs racines, feuilles, semences, etc. et qu'on le distingue par cette dénomination du sirop de guimauve simple, dans la préparation duquel on n'emploie que la guimauve.

On n'ajoute pas l'épithète de composé au nom des préparations composées, lorsqu'il n'en existe point de simple dans l'art ; c'est pour cela qu'on ne dira point sirop de karabé composé, quoique le sirop qu'on connait en Pharmacie sous le nom de sirop de karabé, soit composé.

Au reste, il faut observer qu'on ne compte point au nombre des drogues, dont la pluralité constitue la qualité de composé ; qu'on ne compte point, dis-je, celle qui sert d'excipient, celle qui fait l'assaisonnement, celle à laquelle est dû. l'aromatisation ou la coloration dans les préparations aromatisées ou colorées ; on n'a égard qu'à la drogue qui constitue ou qui est censée constituer la vertu du remède : ainsi on peut avoir des sirops simples, quoiqu'on ait besoin nécessairement d'eau et de sucre pour mettre un médicament sous cette forme, etc.

Les juleps, les potions, les mixtures, les apozemes, les bouillons médicamenteux, etc. sont des compositions magistrales. Voyez la méthode générale de procéder aux compositions officinales, aux articles MIXTION (Pharmacie), et DISPENSATION ; et les règles que le médecin doit observer en prescrivant les compositions magistrales, au mot FORMULE (Pharmacie).

L'usage général d'employer dans le traitement des maladies des remèdes presque toujours composés, est sans contredit un des principaux obstacles aux progrès de cette partie de la Médecine qui s'occupe de la vertu des médicaments. Il ne serait pourtant pas sage de vouloir les abandonner absolument pour n'employer que les remèdes simples, puisque l'observation est favorable à beaucoup de ces remèdes composés, et que nous ne savons pas assez comment leurs différents ingrédiens se modifient entr'eux, pour oser prononcer qu'une certaine drogue simple pouvait produire le même effet médicinal, qu'une certaine composition. Ainsi quoiqu'il soit évident que c'est à l'ignorance, au préjugé, à la charlatanerie, que nous devons la thériaque, le diascordium, les potions purgatives, les apozemes composés, etc. tant que l'observation raisonnée ne nous aura pas fourni de remèdes simples plus efficaces, ou au moins également efficaces, il faudra s'en tenir aux remèdes composés que l'observation empyrique aura déclaré bons. (b)

COMPOSE ; quantités composées, en Algèbre, se dit de l'assemblage de plusieurs quantités liées ensemble par les signes + et - : ainsi a + b - c et bb - ac, sont des quantités composées.

On les appelle autrement quantités complexes ou multinomes, pour les distinguer des quantités simples ou monomes, lesquelles ne consistent que dans un terme. Voyez MONOME et MULTINOME. (O)

COMPOSEES DE SIMPLES, glandes composées de simples, en Anatomie, sont celles dans lesquelles plusieurs conduits concourent à la sortie de leur follicule, comme des rameaux veineux, dans un grand conduit excréteur commun à plusieurs follicules. On peut rapporter à ce genre les glandes intestinales, le trou borgne. Voyez SECRETION. (L)