S. m. (Mécanique) Un axe ou essieu est proprement une ligne ou un long morceau de fer ou de bois qui passe par le centre d'un corps, et qui sert à le faire tourner sur lui-même. Voyez ESSIEU.

C'est en ce sens que nous disons l'axe d'une sphère ou d'un globe, l'axe ou l'essieu d'une roue. Voyez GLOBE, ROUE, etc.

L'axe du monde est une ligne droite qu'on conçoit passer par le centre de la terre, et se terminer par l'une et l'autre de ses extrémités à la surface de la sphère du monde. Voyez SPHERE.

Dans le système de Ptolemée, la sphère est censée achever chaque jour une révolution sur cette ligne, comme sur un essieu. Voyez TERRE, ROTATION.

Cet axe est représenté, Pl. d'Astron. fig. 52. par la ligne P Q ; ses deux extrémités P et Q terminées à la surface de la sphère, en sont appelées les pôles. Voyez POLE.

L'axe de la terre est une ligne droite autour de laquelle elle acheve sa révolution journalière d'occident en orient. Voyez TERRE, ROTATION.

Telle est la ligne P Q, Pl. de Géographie fig. 7. ses deux extrémités s'appellent aussi pôles. Voyez POLE.

L'axe de la terre est une partie de l'axe du monde : il est toujours parallèle à lui-même, et perpendiculaire au plan de l'équateur. Voyez PARALLELISME et INCLINAISON.

L'axe d'une planète est une ligne qui passe par le centre de la planète, et autour de laquelle elle tourne. Voyez PLANETE, etc.

Il est démontré par les observations, que le soleil, la lune, et plusieurs autres planètes, tournent sur leur centre ; d'où l'on peut inférer que toutes les planètes ont en effet un tel mouvement. Voyez SOLEIL, LUNE, JUPITER, VENUS, MERCURE, SATURNE, etc.

Les axes de l'horizon, de l'équateur, de l'écliptique, du zodiaque, etc. sont des lignes droites qui passent par les centres de ces cercles, et qui sont perpendiculaires à leurs plans. Voyez CERCLE, HORISON, ECLIPTIQUE, EQUATEUR, etc. Voyez aussi PLAN.

Axe en Mécanique. L'axe d'une balance est une ligne droite sur laquelle elle tourne et se meut. Voyez BALANCE.

L'axe d'oscillation d'un pendule est une ligne droite parallèle à l'horizon, qui passe par le centre autour duquel un pendule fait ses vibrations. Voyez OSCILLATION et PENDULE.

Axe en Géométrie. L'axe de rotation ou de circonvolution est une ligne droite autour de laquelle on imagine qu'une figure plane se meut, pour engendrer dans ce mouvement un solide, ou qu'une ligne se meut pour engendrer une surface. Voyez SOLIDE, GENERATION, etc.

Ainsi pour engendrer une sphère, on imagine qu'un demi-cercle tourne sur son diamètre. Pour avoir un cone droit, on imagine qu'un triangle rectangle tourne sur un des côtés qui forment l'angle droit, comme sur un axe.

L'axe d'un cercle ou d'une sphère est une ligne droite qui passe par le centre du cercle ou de la sphère, et qui se termine par l'une et l'autre de ses extrémités à la circonférence du cercle, et à la surface de la sphère. Voyez CERCLE, SPHERE.

L'axe du cercle s'appelle autrement son diamètre. Telle est la ligne N E, Pl. de Géom. fig. 6. Voyez DIAMETRE. Un cercle a donc une infinité d'axes.

On entend encore plus généralement par axe, une ligne droite tirée du sommet d'une figure sur le milieu de sa base. Voyez FIGURE, SOMMET, BASE, etc.

L'axe d'un cylindre droit ou rectangle, est proprement cette ligne immobîle autour de laquelle tourne le parallélogramme rectangle, qui dans ce mouvement engendre le cylindre droit. Voyez CYLINDRE.

En général, la ligne droite qui passe par le centre de bases opposées des cylindres, en est l'axe ; soit que ces cylindres soient droits ou qu'ils soient obliques.

L'axe d'un cone droit est la ligne droite, ou le côté sur lequel on a fait mouvoir le triangle rectangle qui a engendré le cone. Voyez CONE.

Il suit de-là qu'il n'y a proprement que le cone droit qui ait un axe ; car il n'y a point de manière d'engendrer le cone oblique, en faisant mouvoir un triangle autour d'un de ses côtés immobile.

Quant au cone droit, son axe est une ligne droite tirée de son sommet au centre de sa base. Mais par analogie, tous les auteurs qui ont traité des cones, ont dit que la ligne tirée du sommet du cone oblique au centre de sa base, en était l'axe.

L'axe d'une section conique est une ligne droite qui passe par le milieu de la figure, et qui coupe à angles droits et en deux parties égales toutes les ordonnées.

Ainsi, Planc. des Sect. coniques, fig. 31. si A P est perpendiculaire à F E, passant par le centre C, et qu'elle divise la section en deux parties égales, semblables et semblablement situées par rapport à cette ligne A P, elle sera l'axe de cette section. Voyez CONIQUE.

L'axe transverse ou le grand axe d'une ellipse, c'est la même chose : on l'appelle ainsi pour le distinguer de son conjugué, ou du petit axe. Voyez TRANSVERSE.

Dans l'ellipse, l'axe transverse est le plus long ; et dans l'hyperbole, il coupe cette courbe aux points A et P, fig. 32.

Axe conjugué, ou second axe de l'ellipse, c'est, fig. 31. la ligne F E qui passe par le centre C de la figure, parallèlement à l'ordonnée M N, et perpendiculairement à l'axe transverse A P, et qui se termine par l'une et l'autre de ses extrémités à la courbe. Voyez ELLIPSE et CONJUGUE.

L'axe conjugué est le plus court dans l'ellipse : cette courbe n'est pas la seule où l'axe transverse ait son conjugué ; cela lui est commun avec l'hyperbole.

L'axe conjugué, ou le second axe d'une hyperbole, est une droite F F, fig. 32. qui passe par le centre parallèlement aux ordonnées M N, M N, et perpendiculairement à l'axe transverse A P. Voyez HYPERBOLE.

L'axe de la parabole est d'une longueur indéterminée, c'est-à-dire indéfini. L'axe de l'ellipse est d'une longueur déterminée. La parabole n'a qu'un axe ; l'ellipse et l'hyperbole en ont deux. Voyez COURBE.

Suivant les définitions précédentes, l'axe d'une courbe est en général une ligne tirée dans le plan de cette courbe, et qui divise la courbe en deux parties égales, semblables et semblablement posées de part et d'autre de cette ligne. Ainsi il y a un grand nombre de courbes qui n'ont point d'axe possible : cependant pour la facilité des dénominations, on est convenu d'appeler généralement axe d'une courbe, une ligne quelconque tirée où l'on voudra dans le plan de cette courbe, sur laquelle on prend les abscisses, et à laquelle les ordonnées de la courbe sont perpendiculaires. Ainsi toute courbe en ce sens peut avoir un axe placé où l'on voudra. Si les ordonnées ne sont pas perpendiculaires, l'axe s'appelle diamètre. Voyez ABSCISSE, DIAMETRE, ORDONNEE.

Une courbe ne rencontre son axe que dans les points où l'ordonnée est égale à zéro.

En général l'on appelle la ligne des abscisses axe des abscisses, ou simplement axe ; et la ligne des ordonnées, axe des ordonnées ; (toujours avec cette condition que les deux axes soient perpendiculaires l'un à l'autre, sinon ce sont deux diamètres.) Cependant plusieurs auteurs, entr'autres M. Cramer, nomment ces deux lignes axes, quelqu'angle qu'elles fassent entr'elles.

Pour savoir les points où la courbe coupe l'axe des abscisses, il n'y a qu'à faire y = 0 dans l'équation de la courbe ; l'équation restante ne contiendra plus que u, et la courbe coupera l'axe des abscisses en autant de points que cette équation aura de racines.

Au contraire pour trouver les points où la courbe coupe l'axe des ordonnées, il faut faire x = 0. Voyez l'introduction à l'analyse des lignes courbes de M. Cramer, Geneve 1750.

Axe, en Optique. L'axe optique ou visuel est un rayon qui passe par le centre de l'oeil ; ou c'est le rayon qui passant par le milieu du cone lumineux, tombe perpendiculairement sur le crystallin, et conséquemment passe aussi par le centre de l'oeil. Voyez OPTIQUE, RAYON, CONE, VISION, etc.

L'axe moyen ou commun est une droite tirée du point de concours des deux nerfs optiques, sur le milieu de la ligne droite qui joint les extrémités des mêmes nerfs. Voyez NERF OPTIQUE.

L'axe d'une lentille ou d'un verre, est une ligne droite qui fait partie de l'axe du solide dont la lentille est un segment. Voyez LENTILLE et VERRE.

Ainsi une lentille sphérique convexe étant un segment de sphère, l'axe de cette lentille sera l'axe même de la sphère, ou une ligne droite qui passe par le centre de la sphère. Voyez CONVEXE.

On peut encore définir l'axe d'un verre une ligne droite qui joint les points de milieu de deux surfaces de ce verre. Voyez VERRE.

L'axe d'incidence, en Dioptrique, est une ligne droite qui passe par le point d'incidence, perpendiculairement à la surface rompante. Voyez INCIDENCE. Telle est la ligne D B, Pl. d'Opt. fig. 56.

L'axe de réfraction est une ligne droite tirée du point d'incidence ou de réfraction, perpendiculairement à la surface rompante. Telle est la ligne B E. Voyez REFRACTION.

L'axe de l'aimant, ou l'axe magnétique, est une ligne droite dont les extrémités sont les pôles de l'aimant. Voyez AIMANT.

Axe dans le tambour, ou essieu dans le tour, axis in peritrochio ; c'est une des cinq forces mouvantes, ou une des machines simples inventées pour élever des poids. Voyez MECHANIQUE, PUISSANCE, etc.

Cette machine est composée d'une espèce de tambour représenté par A B, fig. 44. Mécan. mobîle avec un cylindre qui lui est concentrique, autour de l'axe E F. Ce cylindre s'appelle l'axe ou l'essieu ; et le tambour se nomme tour. Les leviers adaptés au cylindre, sans quelquefois qu'il y ait de tambour, portent le nom de rayons. Voyez TOUR.

Dans le mouvement du tour, une corde se roule sur le cylindre, et fait monter le poids.

On rapporte à l'essieu dans le tour, toutes les machines où l'on peut concevoir que l'effort se fait par le moyen d'une circonférence ou tambour fixé sur un cylindre, dont la base est dans le même plan que cette circonférence ; comme dans les grues, les moulins, les cabestants, etc. Voyez ROUE.

Propositions sur l'essieu dans le tour. 1°. Si la puissance appliquée à l'essieu dans le tour suivant la direction A L, fig. 7. Mécan. est perpendiculaire au rayon, et si cette puissance est au poids G, comme le rayon C E de l'axe ou du cylindre est au rayon C A du tour ; la puissance suffira pour soutenir le poids ; ou la puissance et le poids seront en équilibre.

2°. Si la puissance appliquée en F agit selon la direction F D, oblique au rayon du tour, mais parallèle à la direction perpendiculaire ; cette puissance sera à une puissance égale qui agirait dans la direction perpendiculaire A L, comme le sinus total est au sinus de l'angle de la direction D F C.

3°. Les puissances appliquées au tour en différents points F, K, etc. selon les directions F D, K I, etc. parallèles à la direction perpendiculaire A L, et faisant équilibre avec le même poids G, sont entr'elles réciproquement comme les distances au centre du mouvement C D, C I, etc. Voyez LEVIER.

Ainsi à mesure que la distance au centre du mouvement augmente, la puissance diminue en même proportion, et vice versâ.

D'où il s'ensuit encore que puisque le rayon A C est la plus grande distance possible, et que la puissance qui agit dans la direction A L lui est toute perpendiculaire, cette puissance perpendiculaire sera la plus petite de toutes celles qui seront capables de faire équilibre avec le poids G.

4°. Si une puissance qui agit dans la direction perpendiculaire A L, fait monter le poids G ; l'espace parcouru par la puissance sera à l'espace parcouru en même temps par le poids, comme le poids à la puissance.

Car à chaque révolution du tour, la puissance aura parcouru la circonférence entière du tour, et le poids aura monté dans le même temps d'une quantité égale à la circonférence du cylindre ; donc l'espace parcouru par la puissance est à l'espace parcouru par le poids, comme la circonférence du tour est à la circonférence de l'axe : mais la puissance est au poids, comme le rayon de l'axe est à celui du tour ; donc, etc.

5°. Une puissance A et un poids G étant donnés, voici la manière de construire un essieu dans le tour où la puissance soit en équilibre avec le poids.

Sait le rayon de l'axe ou essieu tel, que le poids puisse être soutenu, sans que cet axe ou essieu rompe ; faites ensuite : comme la puissance est au poids, ainsi le rayon de l'axe au rayon du tour.

Lors donc que la puissance sera fort petite relativement au poids, il faudra que le rayon du tour soit extrêmement grand : soit par exemple le poids = 3000 et la puissance 50 ; le rayon du tour doit être à celui de l'axe, pour qu'il y ait équilibre, comme 60 est à 1.

On remédie à cet inconvénient en augmentant le nombre des roues et des essieux ; et en les faisant tourner les uns sur les autres par le moyen des dents et des pignons. Voyez ROUE et PIGNON.

AXE du zodiaque, axis zodiaci, est une ligne qu'on imagine passer par le centre de la terre, et se terminer dans les pôles du zodiaque. Cette ligne fait un angle de 23 degrés et demi environ, avec l'axe de la terre ou de l'équateur. Voyez ZODIAQUE. (O)

AXE droit, en Architecture, est la ligne perpendiculaire qu'on suppose passer par les centres des bases d'une colonne droite.

AXE spiral ; c'est dans la colonne torse l'axe tourné en vis, dont on se sert pour en tracer les circonvolutions en-dehors. Voyez COLONNE.

AXE de la volute ionique, voyez CATHETE. (P)

AXE, en Anatomie, est le nom de la seconde vertèbre du cou.

On la nomme ainsi, parce que la première vertèbre avec la tête tourne sur elle comme sur un axe. (L)