(Philosophie) le sage, quelque part qu'il se trouve, est, comme dit Leibnitz, citoyen de toutes les républiques, mais il n'est pas le prêtre de tous les dieux ; il observe tous les devoirs de la société que la raison lui prescrit ; mais sa manière de penser au-dessus du vulgaire, ne dépend ni de l'air qu'il respire, ni des usages établis dans chaque pays. Il met à profit l'instant qu'il tient, sans trop regretter celui qui est passé, ni trop compter sur celui qui s'approche. Il cultive surtout son esprit ; il s'attache au progrès des Arts ; il les tourne au bien public, et la palme de l'honneur est dans sa main. Il sait tirer un bon usage des biens et des maux de la vie, semblable à la terre qui s'abreuve utilement des pluies, et qui se pénètre des chaleurs vivifiantes dans les jours brillans et serains. Il tend à de si grandes choses, dit la Bruyere, qu'il ne porte point ses désirs à ce qu'on appelle des trésors, des postes, la fortune, et la faveur. Il ne voit rien dans de si faibles avantages, qui soit assez solide pour remplir son cœur, et pour mériter ses soins. Le seul bien capable de le tenter, est cette sorte de gloire qui devrait naître de la vertu toute pure et toute simple ; mais les hommes ne l'accordent guère, et il s'en passe. Lire la suite...