adj. m. et f. (Jurisprudence) se dit de ce qui a rapport à une succession, comme les biens héréditaires, la part héréditaire. (A)

HEREDITAIRE, adj. (Médecine) Ce terme est employé pour désigner l'espèce de différence accidentelle d'une maladie, en tant qu'elle dépend d'un vice contracté par la qualité de la liqueur séminale et des humeurs maternelles, qui concourent à donner à l'embryon le principe de vie, et à le former.

Tous les hommes mâles ont acquis dans le corps de leur mère la disposition à ce que la barbe leur croisse à l'âge de puberté, et les femelles à ce qu'elles deviennent sujettes aux flux menstruel : cette disposition peut donc être regardée comme héréditaire, en tant qu'elle est transmise des pères et mères aux enfants ; il en est de même de certaines maladies ; on observe que les individus de certaines familles éprouvent tous qu'ils y deviennent sujets à certain âge ; telles sont par exemple, l'épilepsie, la goutte : il est aussi difficîle de pouvoir détruire cette disposition, que celle qui fait croitre la barbe à un jeune homme qui est en bonne santé.

On range parmi les maladies héréditaires, les cancers, la pierre des voies urinaires, la phtisie, qui surviennent respectivement à un certain âge marqué, dans toute une famille, jusqu'à-ce qu'elle soit absolument éteinte ; desorte cependant que si quelqu'un de ceux qui la forment, peut éviter d'en être atteint au temps ordinaire, il en devient exempt pour le reste de sa vie.

On doit distinguer les maladies héréditaires de celles que les Pathologistes appellent connées, morbi connati, c'est-à-dire que le foetus a contractées accidentellement dans le ventre de sa mère, que l'on apporte en naissant, par conséquent sans qu'elles soient l'effet d'un vice de la santé des parents, antérieur à la conception, transmis aux enfants, comme dans le cas des maladies héréditaires : telle est l'idée que donne Boerhaave, de ces sortes de maladies, dans le Commentaire de ses Institutions Pathol. §. 738.

Toutes sortes de maladies ne sont pas susceptibles de devenir héréditaires : selon Nenter, ce sont principalement celles qui ont rapport à la pléthore, aux congestions, aux dispositions hémorrhagiques, telles que l'apoplexie, les hémorrhagies de différents âges. Voyez HEMORRHOIDES et les maladies qui ont été mentionnées ci-devant.

Il n'est pas facîle de déterminer en quoi consiste la disposition aux maladies héréditaires ; mais on peut dire en général qu'elle parait dépendre d'une sorte de rapport entre les enfants et les pères, dans le système des solides, dans leur degré habituel d'action sur les fluides (vis vitae) : d'où, comme en résulte vraisemblablement une ressemblance de figure, de caractère, suit aussi celle du tempérament, de la complexion. Voyez GENERATION. En effet on observe que les enfants qui sont le plus ressemblans à leurs auteurs, sont aussi, tout étant égal, les plus sujets aux maladies héréditaires, s'il y en a dans la famille. Voilà ce semble, ce qu'on peut dire de plus raisonnable sur ce sujet, qui de sa nature n'est pas susceptible d'être approfondi.

Mais pour un plus grand détail sur tout ce qui regarde les maladies considérées comme héréditaires, on peut trouver beaucoup d'instruction dans le traité qu'a donné sur ce sujet Dermutius de Meara, intitulé Pathlogia hereditaria, annexé à son examen de febribus : on peut aussi consulter fort utilement la dissertation de Zellerus de morbis hereditariis, et celle de Stahl de hereditariâ dispositione ad varios affectus.