S. m. (Jeu) il est inutîle de s'arrêter à l'étymologie de ce mot ; il suffit de dire que les Espagnols en sont les auteurs, et qu'il se sent par la tranquillité qu'il exige, du flegme et de la gravité de la nation. Il faut un jeu de cartes entier, dont la valeur est la même qu'au quadrille ; les matadors sont les mêmes encore, et ont les mêmes privilèges. Après avoir compté vingt jetons et neuf fiches, qui valent cent à chacun des joueurs, et en avoir fixé la valeur, on tire les places comme au quadrille ; on donne ensuite neuf cartes trois à trois à chaque joueur, qui a dû auparavant marquer de trois jetons devant soi, leur en ajoutant encore deux autres à chaque fois que tous les joueurs passent ; on ne peut point jouer avec dix cartes qu'on n'en ait averti ; et celui qui les a données à lui-même ou aux autres, est exclus du jeu pour ce coup. La triomphe est celle que le joueur a nommée, ce qu'il faut qu'il fasse avant d'avoir Ve sa rentrée. On tire une carte au hasard du jeu de celui qui ayant dix cartes jouerait le sans-prendre. Ce que nous venons de dire pour celui qui donne dix cartes, doit s'entendre aussi à tous égards de celui qui n'en donnerait que huit ; on ne doit jouer le sans-prendre que lorsqu'on a assez beau jeu pour faire cinq mains, ce qui est le nombre requis pour gagner, à-moins que les deux autres joueurs n'en fissent cinq à eux deux, trois l'un et deux l'autre ; ce qui n'empêcherait point l'hombre de gagner ; on ne doit écarter qu'autant de cartes qu'on en prend du talon ; le sans-prendre ou les matadors gagnent le double. Quant à l'écart, le premier peut prendre jusqu'à huit ; et le second, qui est celui qui écarte après lui, ne doit point aller à fond, c'est-à-dire, laisser moins de cinq cartes à l'autre, à-moins qu'il n'ait quelque matador. Les cartes se jouent du reste à l'ordinaire, excepté que quand on n'a point de la couleur dont on joue, on n'est point obligé de mettre de triomphe si l'on veut. La bête se fait toutes les fois que l'hombre fait moins de cinq mains, ou que n'en faisant que cinq, l'un des deux autres joueurs en fait autant. On la fait encore quand on joue avec plus de neuf cartes, ou moins, sans en avertir, et quand on renonce ; ce qui n'arrive que lorsqu'on a laissé plier les cartes sans reprendre la sienne, à-moins que toutes les cartes ne soient jouées. Qui fait la bête pour avoir renoncé, doit reprendre sa carte si elle peut nuire au jeu. Quand la première bête est tirée, ce sont toujours les plus fortes qu'on gagne devant ; on ne remet de jetons devant soi, que quand les bêtes sont gagnées par codille, autrement on n'en met point ; si après qu'on aura passé un coup, l'hombre perd, il fait la bête de quarante-cinq, parce qu'il y en a cinq devant chaque joueur qui font quinze à trois chacun. Or quinze jetons devant chacun des trois joueurs, font quarante-cinq, et ainsi des autres bêtes, qui augmentent à proportion du nombre de jetons que chaque joueur a devant soi.
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