FAVORITE, adject. m. et f. (Histoire et Morale) Voyez FAVEUR. Ces mots ont un sens tantôt plus resserré tantôt plus étendu. Quelquefois favori emporte l'idée de puissance, quelquefois seulement il signifie un homme qui plait à son maître.

Henri III. eut des favoris qui n'étaient que des mignons ; il en eut qui gouvernèrent l'état, comme le duc de Joyeuse et d'Epernon : on peut comparer un favori à une pièce d'or, qui vaut ce que veut le prince. Un ancien a dit : qui doit être le favori d'un roi ? c'est le peuple. On appelle les bons poètes les favoris des Muses, comme les gens heureux les favoris de la fortune, parce qu'on suppose que les uns et les autres ont reçu ces dons sans travail. C'est ainsi qu'on appelle un terrain fertîle et bien situé le favori de la nature.

La femme qui plait le plus au sultan s'appelle parmi nous la sultane favorite ; on a fait l'histoire des favorites, c'est-à-dire des maîtresses des plus grands princes. Plusieurs princes en Allemagne ont des maisons de campagne qu'on appelle la favorite. Favori d'une dame, ne se trouve plus que dans les romans et les historiettes du siècle passé. Voyez FAVEUR. Article de M. DE VOLTAIRE.