v. act. (Morale) expression empruntée de ce qui se passe dans la gangrene du corps, et transportée à l'état de l'âme ; ainsi un cœur corrompu est un homme dont les mœurs sont aussi mal-saines en elles-mêmes, qu'une substance qui tombe en pourriture ; et aussi choquantes pour ceux qui les ont innocentes et pures, que le spectacle de cette substance, et la vapeur qui s'en exhale, le seraient pour ceux qui ont les sens délicats.

CORROMPRE, (Physique) voyez CORRUPTION.

CORROMPRE, (Art mécanique) c'est altérer la forme. Le panier de mon habit est corrompu. Les hérétiques ont souvent corrompu les textes sacrés.

CORROMPRE UN CUIR, terme de Corroyeur, qui signifie le ployer ; ainsi ces artisans disent corrompre un cuir des quatre quartiers, c'est-à-dire le plier de patte en patte pour lui couper le grain. Voyez CORROYER, et la fig. Pl. du Corroyeur.

* CORROMPRE, (Manufacture en soie) c'est mettre plus ou moins de fils dans la première maille de corps, ou dans la première dent du peigne, pour empêcher l'étoffe de se rayer.