adj. (Jurisprudence) on appelle fief dominant, celui dont relève un autre fief ; et seigneur dominant, celui qui possède ce fief supérieur à l'autre. Ce terme est opposé à celui de fief servant. Voyez FIEF et SEIGNEUR VASSAL. (A)

DOMINANTE, adj. pris subst. en Musique, est des trois cordes essentielles du ton, celle qui est une quinte au dessus de la tonique. La dominante et la tonique sont les deux cordes qui constituent le ton : elles y sont chacune la fondamentale d'un accord particulier : au lieu que la médiante qui constitue le mode, n'a point d'accord à elle, et fait seulement partie de celui de la tonique.

Accord de la dominante, appelé aussi dominant, sensible, est celui qui annonce la cadence parfaite. Tout accord parfait majeur devient dominant, dès qu'on lui ajoute la septième mineure.

Dominante, dans le plainchant, est la note qu'on rebat le plus souvent, à quelque degré de la tonique qu'elle sait. Il y a bien dans le plainchant dominante et tonique, mais point de médiante. (S)

On trouvera à la fin de l'article DISSONANCE, la raison de la dissonance qu'on ajoute à l'accord de dominante, dans les différentes notes qui portent ce nom. Car on appelle en général dominante toute note qui porte accord de septième ; et dominante tonique, celle qui porte une tierce majeure suivie de deux mineures. Les autres sont des dominantes simples ou imparfaites. Voyez DOUBLE EMPLOI.

L'auteur d'un ouvrage nouveau, qui a pour titre, Exposition de la théorie et de la pratique de la Musique, prétend que dans cette basse fondamentale, ut, la, ré, sol, ut, fa, si, mi, la, ré, sol, ut, dans laquelle toutes les notes, excepté les deux ut extrêmes, sont des dominantes, c'est-à-dire portent l'accord de septième ; les notes la, ut, fa, si, mi, la, n'appartiennent point au mode d'ut, et ne sont proprement d'aucun mode.

Pour moi je pense qu'on peut regarder cette suite de dominantes comme appartenant toute entière au mode d'ut ; par les raisons que j'ai apportées p. 161 de mes éléments, et par celles que j'y ai jointes dans la réponse que j'ai faite sur cet article aux objections de l'auteur, dans un des journaux oeconomiques de l'année 1752. Il me parait que le mode d'une basse fondamentale, ainsi que celui du chant qui en dérive, est toujours déterminé, ou au moins peut être supposé tel ou tel. Dire qu'une basse n'est dans aucun mode, ce serait dire que le chant qui en dérive n'est et ne peut être dans aucun. Or je doute que les Musiciens approuvent cette façon de s'exprimer, qui renverse ce me semble tous les principes de l'harmonie. Si donc la basse dont il s'agit est dans quelque mode, il me parait naturel de dire qu'elle est toute entière dans le mode d'ut, puisque toutes les notes sont de la gamme d'ut, et que les dominantes peuvent être regardées comme ajoutées par l'art à la basse fondamentale naturelle et primitive du mode d'ut. Au reste, ce que je dis ici est moins pour contredire l'auteur que j'attaque, que pour me défendre moi-même, et pour avoir occasion en même temps de rendre justice à son ouvrage, qui me parait en général fait avec intelligence et avec clarté : c'est la seule réponse que je veuille opposer désormais à la critique du mien que l'auteur a publiée, et à laquelle je crois avoir suffisamment satisfait dans les volumes cités du journal oeconomique.

Toute dominante doit descendre de quinte, excepté dans les licences de cadence rompue et interrompue. Voyez CADENCE.

Toute dominante tonique, c'est-à-dire qui porte la tierce majeure, suivie de deux sixtes mineures, doit descendre de quinte dans la basse fondamentale, et la note suivante peut être tout ce qu'on veut. Toute dominante simple doit descendre de quinte sur une autre dominante (je ne parle point ici des licences). V. les journaux oeconomiques déjà cités, et mes éléments de Musique. V. aussi BASSE FONDAMENTALE. (O)